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BIOSTIMULANTS Un marché bien identifié

Fin 2012, à Strasbourg, scientifiques et entreprises internationales se sont retrouvés pour un état des lieux des recherches et des applications, qui promettent un marché en croissance.

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Les biostimulants entrent dans une catégorie particulière, à la lisière entre la nutrition et la santé des plantes. Leurs effets sont multiples, complexes et variables en fonction de la plante, de son stade, de son état sanitaire. C'est sans doute pour cette raison que ces substances ne faisaient pas l'objet d'un marché clairement défini. Les choses sont en train de changer puisqu'il existe désormais un Consortium européen de l'industrie des biostimulants (EBIC), créé il y a un an, par une trentaine d'entreprises (1). Il restait à rassembler les chercheurs et industriels travaillant dans ce secteur. C'est à Strasbourg que la première Conférence sur les biostimulants a eu lieu, du 27 au 29 novembre, organisée par NewAg International.

Une définition commune adoptée

Les intervenants ont adopté une définition commune pour les biostimulants : il s'agit de substances capables de stimuler les processus naturels, d'améliorer la nutrition, la tolérance au stress et la qualité des récoltes. La conférence de Strasbourg a passé en revue un grand nombre de biostimulants dont les groupes connus : les acides humiques, les hormones végétales comme l'auxine, les oligosaccharides tels que la laminarine... Moins connues, plusieurs substances font aussi l'objet de screening approfondi : la chitosane, le trichoderma, les rhamnolipides, les extraits de lupin et luzerne, ainsi que de nombreux extraits végétaux. Les algues, riches en polysaccharides, fournissent un gisement riche de biostimulants dont on n'a pas fini d'explorer les propriétés. Les instituts de recherche en France poursuivent leurs expérimentations, en particulier sur la vigne. Marie-France Corio-Costet, de l'Inra de Bordeaux, a présenté des travaux sur des biostimulants appliqués sur plusieurs cépages de vigne. De son côté, Alain Pugin, du CNRS de Bourgogne, a expliqué comment les polysaccharides pouvaient activer les défenses naturelles des plantes. Un biostimulant a l'avantage d'une mise sur le marché rapide, entre deux et cinq ans. Plusieurs produits sont déjà commercialisés en Europe tels que le Megafol de Valagro (maison mère de Samabiol), qui rassemble un cocktail de molécules : vitamines, acides aminées, bétaïne, extraits d'algues. Ce produit s'applique sur les fruits pour optimiser le calibre et la qualité.

Substances très variées

Autre exemple : Humifirst, formulé par Tradecorp avec des acides humiques concentrés, utilisé pour améliorer la nutrition et la résistante au stress. Les essais réalisés en Belgique par l'université de Gand sur le maïs et la pomme de terre indiquent des gains de rendement significatifs, lorsque ces acides humiques sont appliqués au sol avec la fertilisation minérale ou organique. Arysta Life Science innove avec une autre catégorie de biostimulants à base de nitrophénols sous la marque Atonik. Ils sont déjà homologués dans plusieurs pays d'Europe de l'Est, avec un effet stimulant sur la biomasse et la floraison des cultures du colza. En Italie, Biolchim développe une gamme complète de biostimulants à base d'extraits végétaux, acides humiques et polysaccharides. A cette liste s'ajoute un exemple original : le produit antigel Frost Protect de Compo, à appliquer sur des boutons floraux des fruitiers 24 à 48 heures avant un risque de gel au printemps.

D'après l'estimation d'EBIC en 2011, le marché des biostimulants constituait plus de 5 Mha traités en Europe. Le gain de productivité apporté par les biostimulants représenterait 4 Mt de production agricole supplémentaire pour l'Union européenne à vingt-sept. Selon Guiseppe Natale, président de l'EBIC et directeur général de Valagro, une croissance annuelle d'au moins 10 % semble logique, compte tenu des besoins des utilisateurs.

Marianne Loison

(1) Rens. : www.biostimulants.eu

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